The decay of reason in politics is a product of two factors: on the one hand, there are classes and types of individuals to whom the world as it is offers no scope, but who see no hope in Socialism because they are not wage-earners; on the other hand there are able and powerful men whose interests are opposed to those of the community at large, and who, therefore, can best retain their influence by promoting various kinds of hysteria.
(La déchéance de la raison en politique a deux causes: premièrement, le fait que le monde présent soit sans débouché pour toute une catégorie d'individus, lesquels, n'étant pas salariés, ne voient cependant rien à espérer du socialisme; et deuxièmement, le fait qu'il y ait des hommes capables et puissants dont les intérêts s'opposent à ceux de la collectivité, et qui par conséquent gagnent à encourager l'hytérisme sous toutes ses formes.)
BERTRAND RUSSEL – In Praise of Idleness – The Ancestry of Fascism – p. 70
La préférence de l'intérêt général au personnel est la seule définition qui soit digne de la vertu et qui doive en fixer l'idée. Au contraire, le sacrifice mercenaire du bonheur public à l'intérêt propre est le sceau éternel du vice.
VAUVENARGUES - Réflexions et maximes, xliii
La communauté des intérêts est assurément un lien puissant entre les hommes. Les intérêts, cependant, suffisent-ils à faire une nation?
ERNEST RENAN - Discours et Conférences, Œ. compl., t. I, p. 902.
L'Ancien Régime ne connaissait pas les droits individuels; par contre, les individus avaient de grandes facilités pour se grouper en vue de la défense de leurs intérêts; en face du roi, qui avait tous les pouvoirs, ils formaient dans l'État d'innombrables corps intermédiaires. Le Nouveau Régime, au contraire, proclame les droits individuels et favorise la liberté publique, en définissant et en séparant les pouvoirs. Mais l'individu doit se contenter de cette liberté; il n'a pas le droit d'alléguer un «intérêt intermédiaire», de «se séparer de la chose publique par un intérêt de corporation» (Le Chapelier).
FÉLIX OLIVIER-MARTIN - Précis d'hist. du droit franç., p. 395.
Du moment où l’on traite en commun les affaires communes, chaque homme aperçoit qu’il n’est pas aussi indépendant de ses semblables qu’il se le figurait d’abord, et que, pour obtenir leur appui, il faut souvent leur prêter son concours.
ALEXIS DE TOCQUEVILLE – De la démocratie en Amérique – Tome second – Deuxième partie – Chapitre quatre – p. 149