Ainsi, la fusion des races a commencé dès les âges préhistoriques. Le peuple français est un composé. C'est mieux qu'une race. C'est une nation.
JACQUES BAINVILLE - Histoire de France, i, p. 11 (paru en 1924)
Je comparais plus haut, et cette image est venue à plusieurs, la France à un creuset. Nulle part on ne le voit mieux qu'ici et ce n'est pas le hasard qui
fait que des hommes dont les idéologies sont irréductibles l'une à l'autre se soient rencontrés pour dire qu'il n'y a pas de race française, mais qu'il y a une nation française, qui est
l'harmonieuse fusion des races à cet extrême occident [...]
La nation n'est pas un rassemblement donné, c'est un corps résultant d'une effectuation, création continue dans laquelle chacun a intérêt à ce que tous les autres aient de véritables raisons de former cité.
CHARLES COUTEL et CATHERINE KINTZLER - Préface aux Cinq mémoires sur l'instruction publique de Condorcet
[...] dans la doctrine française, telle qu'elle a été exprimée dans nos constitutions de l'époque révolutionnaire et de 1848, la nation est le titulaire originaire de la souveraineté. La nation est une personne avec tous les attributs de la personnalité, la conscience et la volonté. La personne nation est, en réalité, distincte de l'État; elle lui est antérieure; l'État ne peut exister que là où il y a une nation, et la nation peut subsister même quand l'État n'existe plus ou n'existe pas encore.
LÉON DUGUIT - Traité de droit constitutionnel, t. I, p. 607
L'on demande pourquoi tous les hommes ensemble ne composent pas comme une seule nation, et n'ont point voulu parler une même langue, vivre sous les mêmes lois, convenir entre eux des mêmes usages et d'un même culte: et moi, pensant à la contrariété des esprits, des goûts et des sentiments, je suis étonné de voir jusques à sept ou huit personnes se rassembler sous un toit, dans une même enceinte, et composer une seule famille.
JEAN DE LA BRUYÈRE - Les Caractères, De l'homme, 16
La volonté nationale est un des mots dont les intrigants de tous les temps et les despotes de tous les âges ont le plus largement abusé.
ALEXIS DE TOCQUEVILLE – De la démocratie en Amérique – Première partie / Chapitre quatre – p. 106
L'histoire de France commence avec la langue française. La langue est le signe principal d'une nationalité.
JULES MICHELET - Histoire de France, III, Tableau de la France