Conception politique impliquant la séparation de la société civile et de la société religieuse, l'État n'exerçant aucun pouvoir religieux et les Églises aucun pouvoir politique » (Capitant).
Séparation des Églises et de l'État, principe d'après lequel les organisations religieuses (Églises, etc.) sont considérées comme des groupements de droit privé
[...] tout le monde reconnaît que la laïcité de l'enseignement primaire public implique en même temps une rigoureuse neutralité. L'enseignement est laïque en ce sens qu'une religion quelconque ne peut être enseignée à l'école, en ce sens notamment que les instituteurs ne peuvent pas se prononcer pour la croyance spiritualiste à l'existence d'un Dieu personnel, en ce sens que ni les ministres du culte, ni les membres d'une congrégation religieuse ne peuvent être instituteurs publics. Mais en même temps, l'enseignement ne peut pas être antireligieux. L'instituteur ne peut pas prononcer une parole quelconque qui soit une critique directe ou indirecte d'une croyance religieuse ou d'une opinion métaphysique quelconque.
LÉON DUGUIT - Juriste français (Libourne 1859 ~ Bordeaux 1928) Traité de droit constitutionnel, t. V, §34, p. 405.
L'enseignement public est laïque. La loi du 28 mars 1882 l'avait dit, et le Préambule de la Constitution le répète. La laïcité est la conséquence de la neutralité de l'État, qui ne peut mettre son enseignement au service d'une confession religieuse, et la garantie de l'unité morale d'une nation divisée sur le problème théologique. Elle comporte l'exclusion de tout contrôle ecclésiastique sur l'enseignement public, la laïcité du personnel enseignant et celle des programmes.
JACQUES DONNEDIEU DE VABRES - L'État, p. 109.
La loi de 1905 ne reconnaissant plus aucun culte et ayant supprimé les établissements publics qui possédaient et administraient les biens destinés au service du culte a remplacé ces établissements par des associations cultuelles dont elle réglemente les caractères, la constitution et le fonctionnement.
VICTOR ALEXIS DÉSIRÉ DALLOZ - Nouveau répertoire, art. Culte, no 45.
La République [...] garantit le libre exercice des cultes, ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte.
L'État, les départements et les communes pourront engager les dépenses nécessaires pour l'entretien et la conservation des édifices du culte dont la propriété leur est reconnue par la présente loi.
Loi du 9 déc. 1905, art. I, 2, 13.
[...] deux faits prépondérants continuent à exercer leur action sociale. Le premier, c'est le progrès continu de la laïcité, c'est-à-dire de l'État neutre entre les religions, tolérant pour tous les cultes et forçant l'Église à lui obéir en ce point capital [...]
ERNEST RENAN - Réponse au disc. de réception de Pasteur, 27 avr. 1882. Œ., t. I, p. 775.
On a déjà vu que les opinions religieuses ne peuvent faire partie de l'instruction commune, puisque, devant être le choix d'une conscience indépendante, aucune autorité n'a le droit de préférer l'une à l'autre; et il en résulte la nécessité de rendre l'enseignement de la morale rigoureusement indépendant de ces opinions.
CONDORCET – Cinq mémoires sur l'instruction publique – p. 87
[...]; la puissance publique serait donc obligée d'établir autant d'éducations différentes qu'il y aurait de religions anciennes ou nouvelles professées sur son territoire; ou bien elle obligerait les citoyens de diverses croyances, soit d'adopter la même pour leurs enfants, soit de se borner à choisir entre le petit nombre qu'il serait convenu d'encourager. On sait que la plupart des hommes suivent en ce genre les opinions qu'ils ont reçues dès leur enfance, et qu'il leur vient rarement l'idée de les examiner. Si donc elles font partie de l'éducation publique, elles cessent d'être le choix libre des citoyens, et deviennent un joug imposé par un pouvoir illégitime.
CONDORCET – Cinq mémoires sur l'instruction publique – p. 87
Que serait-ce si la puissance publique, au lieu de suivre, même de loin, les progrès des lumières, était elle-même esclave des préjugés; si, par exemple, au lieu de reconnaître la séparation absolue du pouvoir politique qui règle les actions, et de l'autorité religieuse qui ne peut s'exercer sur les consciences, elle prostituait la majesté des lois jusqu'à les faire servir à établir les principes bigots d'une secte obscure, dangereuse par un sombre fanatisme, et dévouée au ridicule par soixante ans de convulsions?
CONDORCET – Cinq mémoires sur l'instruction publique – p. 92
[...] deux faits prépondérants continuent à exercer leur action sociale. Le premier, c'est le progrès continu de la laïcité, c'est-à-dire de l'État neutre entre les religions, tolérant pour tous les cultes et forçant l'Église à lui obéir en ce point capital [...]
ERNEST RENAN - Réponse au disc. de réception de Pasteur, 27 avr. 1882. Œ., t. I, p. 775
Eudes s'unit à l'émir et lui donna sa fille. Cette étrange alliance, dont il n'y avait pas d'exemple, caractérise de bonne heure l'indifférence religieuse dont la Gascogne et la Guienne nous donnent tant de preuves [...] le pays d'Henri IV, de Montesquieu et de Montaigne n'est pas un pays de dévots.
JULES MICHELET - Hist. de France, II, ii
La Convention, au commencement de décembre (1792), reçut et discuta un projet d'organisation des écoles primaires, proposé par son comité d'instruction publique, d'après les vues de Condorcet. Ce projet [...] contenait la pensée la plus démocratique de la Gironde [...] L'école primaire, gratuite pour tous, était la porte par laquelle l'enfant laborieux du pauvre pouvait entrer dans la classe des élèves de la patrie, qui parcouraient gratuitement tous les autres degrés de l'instruction. Les instituteurs étaient élus, au suffrage universel, par les pères de famille. Le prêtre ne pouvait devenir instituteur qu'en renonçant à la prêtrise.
JULES MICHELET - Hist. de la Révolution franç., IX, ix.