Il faut convenir que le bon sens relevé d'esprit et de gaieté soulage un peu de bien des bêtises.
CHARLES AUGUSTIN SAINTE-BEUVE - Correspondance, ii, p. 282
«Il court après l’esprit», disait-on devant Bouflers d’un prétentieux personnage. Si Boufflers avait répondu: «Il ne l’attrapera pas», c’eût été le commencement d’un mot d’esprit; mais ce n’en eût été que le commencement, parce que le terme «attraper» est pris au figuré presque aussi souvent que le terme «courir», et qu’il ne nous contraint pas assez violemment à matérialiser l’image de deux coureurs lancés l’un derrière l’autre. Voulez-vous que la réplique me paraisse tout à fait spirituelle? Il faudra que vous empruntiez au vocabulaire du sport un terme si concret, si vivant, que je ne puisse m’empêcher d’assister pour de bon à la course. C’est ce que fait Boufflers: «Je parie pour l’esprit.»
HENRI BERGSON – Le rire – 89
À propos des relations avec sa femme, X disait: «À force de silence nous sommes à peu près parvenus à nous entendre.»
ANDRÉ GIDE - Journal, 3 août 1934, p. 1214.
Chacun sait qu'il y a, de nos jours, deux littératures: la mauvaise, qui est proprement illisible (on la lit beaucoup). Et la bonne, qui ne se lit pas. C'est ce que l'on a appelé, entre autres noms, le divorce de l'écrivain et du public.
JEAN PAULHAN - Les Fleurs de Tarbes, p. 18.
Nous avons tous assez de force pour supporter les maux d’autrui.
(Wir alle sind stark genug, das Unglück anderer zu ertragen.)
FRANÇOIS DE LA ROCHEFOUCAULD – n°19
Monsieur du Châtelet possédait toutes les incapacités exigées par sa place.
HONORÉ DE BALZAC – Illusions Perdues – Première partie p. 67
En s'évertuant, en déployant toute son énergie, un jeune homme qui part de zéro peut se trouver, au bout de dix ans, au-dessous du point de départ.
HONORÉ DE BALZAC –Z. Marcas, Pl., t. VII, p. 739
Il y a des gens qui observent les règles de l'honneur comme on observe les étoiles, de très loin.
VICTOR HUGO - Les Misérables, V, i, xxi.
Qui n’a souvent réfléchi à toute l’importance que l’on retire de ce modeste animal, ornement de nos basses-cours, qui fournit à la fois un oreiller moelleux pour nos couches, sa chair succulente pour nos tables, et des œufs?
GUSTAVE FLAUBERT – Madame Bovary, chap. VIII